Japan Chronicles : Asafumi Yamashita, Roi du Légume

L’histoire de Mr Yamashita est passionnante, celle d’un japonais qui quitte son pays, embrasse une nouvelle culture et transmet la sienne. Partant de presque rien, il collabore aujourd’hui avec les plus grands chefs cuisiniers Parisiens.

Asafumi Yamashita est né en 1953 à Tokyo, il part à 22 ans à Paris où il entre dans une école des Beaux Arts. Il est fan de musique, de peinture et d’Ikebana (art floral japonais). Il devient champion de boxe universitaire vers la fin des années 70.

Mr Yamashita s’installe à Chapet dans les Yvelines en 1989, avec sa femme et ses filles. Avec un domaine de 3800 m² qu’il n’utilise que partiellement pour commencer, il se consacre à la culture de bonsaïs. Le pépiniériste autodidacte loue ces derniers essentiellement à des restaurateurs japonais, lui permettant de vivre sereinement. Un soir, on lui vole la quasi totalité de sa collection. A 40 ans, Asafumi est au pied du mur, il n’a presque plus rien et ne voit pas comment s’en sortir… C’est alors qu’un chef japonais Parisien lui suggère l’idée de cultiver des légumes japonais car ils sont rares, voire introuvables en France. N’ayant aucune connaissance dans ce domaine il se documente, se met ainsi à lire beaucoup de livres de jardinage. Il réalise quelques tests, essuie ses premiers échecs. En effet, son sol est argileux, caillouteux, exposé plein Nord. Un sol fait d’argile sèche trop vite quand il fait chaud et est gorgé d’eau lorsqu’il pleut. Mais l’argile est riche en nutriments… Mr Yamashita est japonais, fidèle à ses principes, il souhaite rester en harmonie avec sa terre et ne pas y faire de changements. Il veut s’adapter, tout comme son peuple a su s’adapter à une terre pas toujours accueillante 😉

Notre jardinier novice persiste et ses premiers légumes voient le jour : le chou Komatsuma (« l’épinard moutarde »), les pois sugar snaps (pois mange-tout), les edanames (fèves de soja), les wasabias japonicas (plante qui donne le wasabi), le radis Daïkon, les carottes de Kyoto, et son légume star le navet Kabu. La ferme de Yamashita est née.

 

Le navet Kabu / Le radis Daikon

Son produit phare étant le navet, il en possède aujourd’hui 8 variétés différentes.

Il entreprend une voie typique d’un japonais passionné : se donne à fond, étudie et observe constamment son jardin. Il cultive et entretient seul. Mr Yamashita travaille 7 jours sur 7, ne prend pas de vacances.

« Je ne parle pas aux légumes, je préfère les écouter »

yamashita4

« Je plante mon assiette : les tomates avec l’ail et le basilic »

yamashita5

« Au lieu de planter mes pieds de tomate tous les 30 cm, je les plante tous les mètres et je suis précis. Les japonais sont plus précis que les français »

Les chefs japonais sont ravis, à tel point qu’ils incitent Mr Yamashita à faire découvrir ses légumes aux chefs français. Un jour, il est invité au restaurant 3 étoiles de Christian Le Squer, il y apporte ses navets Kabu en guise de cadeau afin de le remercier pour son invitation. C’est sûrement cette dégustation qui va emmener le jardinier au sommet car le chef est impressionné par l’incroyable goût du légume. Il est aussi très intéressé par la rareté des produits d’Asafumi.

La marchandise du japonais devient alors très convoitée. Celui-ci décide de se concentrer sur un réseau restreint de chefs, passionnés comme lui et qui savent mettre ses légumes en valeur. Aujourd’hui encore, il n’en compte que 6 ! Il a travaillé avec de nombreux chefs tel que Anne-Sophie Pic et Eric Briffard. S’ils raffolent de ces nouveaux légumes savoureux et goûteux, ils demandent aussi à Mr Yamashita de cultiver des légumes français de saison (tomates, aubergines, maïs, concombres, choux fleur, etc). Mr Y s’essaie à l’exercice avec brio puisqu’il possède désormais 50 variétés de légumes différents.

Si l’on doit retenir deux collaborations, je dirais qu’il s’agit de Pierre Gagnaire et de Sylvain Sendra. Le premier parce qu’il a en commun avec lui une philosophie de vie. Pierre Gagnaire reconnaît une pureté dans la démarche du jardiner japonais. Comme lui il a dû recommencer à zéro (pour faillite) et a dû aborder ses talents d’une autre manière. Sûrement avec pureté aussi. Le second parce qu’il a le goût absolu. A l’instar de l’oreille absolue qui perçoit des sons inaudibles pour certains, le chef peut ressentir les saveurs comme personne. Sa précision dans les assaisonnements est d’or. Les deux chefs sont très respectés de Mr Yamashita.

yamashita6

Ci-dessus : Pierre Ggagnaire à gauche de Mr Yamashita.
Ci dessous : avec Sylvain Sendra

yamashita7

C’est ainsi que notre maraîcher a inventé une nouvelle façon de travailler avec les cuisiniers. D’habitude, un cuisinier imagine une recette et réalise une commande. Mais ici, c’est Mr Yamashita qui décide avec qui il travaille, le prix, le volume et le moment où il livre les légumes sacrés. Cela pourrait paraître prétentieux, mais Mr Y ne confie ses légumes qu’aux chefs en qui il a totalement confiance. Vers ceux qui ne dénaturent pas le légume, mais plutôt ceux qui le mettent en valeur. D’ailleurs, les chefs ne le vivent pas comme une contrainte, mais plutôt comme un cadeau pour lequel ils s’adaptent et qui stimule leur créativité. Les chefs cuisinent la totalité du légume. De la tête au pied, de son cœur à la tige. Les professionnels admettent d’ailleurs volontiers que le jardinier a fait progresser la cuisine française, en apportant des goûts nouveaux et uniques.

Le prix, les chefs ne s’en soucient guère, pourtant ils sont exorbitant ! A titre d’exemple, son melon Cantaloup est vendu 150 euros pièce. Son épinard se vend à 20 euros le kilo, soit 5 fois plus cher que sur le marché.

yamashita-melon

Mr Yamashita n’est pas tourné vers une agriculture bio mais en douceur. Il laisse le temps à ses légumes sans accélérer leur croissance.

« Je vois mes légumes comme mes enfants, je les aide à grandir, je les nourris et les protège des maladies. Puis quand ils sont au maximum de leur potentiel, ils quittent la maison. Certains sont plus précoces, d’autres plus lents. Tout comme chaque enfant est différent. »

Étant donné que son terrain comporte tout de même 12 serres, Naomi l’aide pour quelques récoltes. Elle est surtout une très bonne cuisinière. Le couple a ainsi ouvert les portes de la ferme Yamashita dans les années 2000, de Mai à Octobre. Naomi, aidée de ses filles, cuisine pour des convives et Asafumi enrobe les plats avec sa passion. Avec seulement 8 places, vous aurez peut-être la chance d’obtenir un couvert pour 2025 !

En effet, la file d’attente est longue car la petite famille réalise quelques plats d’influence japonaise qui subliment les légumes du jardinier. Des cuissons vapeur, à la friture, en passant par du cru. Des taillages en biseau au baguettes méticuleusement positionnées : tout y est ! Des gens viennent du monde entier pour visiter la ferme et goûter des plats aux saveurs uniques.

Le couple Yamashita et les plats servis à la ferme.

yamashita10

Par ailleurs, le maraîcher nippon a participé à de nombreux reportages, des conférences, dans l’idée de transmettre et de partager ses connaissances. Deux livres ont aussi été réalisés afin de mettre à l’écrit et en image son talent.

« Asafumi Yamashita , maraîcher trois étoiles » paru en 2012
«  Nô Dô, l’homme qui écoute les légumes » paru en 2016

En 2016, il participe à l’émission culinaire « Top Chef » en tant que juge sur une épreuve autour de ses légumes, en direct de son jardin et en compagnie de Pierre Gagnaire. En juin 2019, avec l’aide de chefs cuisiniers dont Sylvain Sendra, Mr Y crée « le concours de la ferme Yamashita » à l’ambassade japonaise. A la clé, deux récompenses : 8000 euros et un contrat avec la ferme. Son idée est de faire grandir la cuisine d’un japonais en France, afin qu’il soit respecté, écouté et qu’il puisse ainsi transmettre la culture culinaire nippone aux Français.

yamashita11

Yoshitaka Takayanagi le lauréat du concours. Il est chef une étoile au restaurant « La scène Thélène ». Le cuisinier prospectait le maraîcher depuis 10 ans sans succès.

A 67 ans, Mr Yamashita a été plus loin que cultiver des légumes. C’est la philosophie de l’homme sage entourant son travail qui est intéressante. L’essence de cet échange cuisinier/maraîcher c’est le mélange et le partage des cultures. La rencontre entre la France et le Japon. Sans forcer la cohésion, juste par amour des légumes. Avec une vision plus globale, la France tombe amoureuse du Japon, le Japon remercie le pays accueillant ; pour au final donner une culture « hybridée ».

Personnellement, j’admire cette façon de s’intégrer sans forcer, mais plutôt en montrant ce qu’il y a de beau dans sa propre culture. Car au-delà du jardin de Yamashita, c’est son application à donner le meilleur qui force l’admiration.

Ferme Yamashita
2 Chemin des Poiriers
78130 CHAPET
01 30 91 98 75
oishii831@yahoo.co.jp

Hôkkïn

yamashita_dessin

Dessin de Hôkkin

Japaniort 2020, en ligne, 100% gratuit

Cher tous, vous avez attendu et vous l’aurez sûrement deviné, le festival Japaniort 2020 se fera en ligne, en direct et sera 100% gratuit !

Vous aurez remarqué que nous avons customisé notre affiche pour cette version alternative. C’est la « N1-TRO édition » du nom de notre mascotte « Nitro », créée pour la version en ligne.

Nous vous préparons un programme aux petits oignons et il y en aura pour tous les goûts. Le live se déroulera sur Youtube les samedi 26 et dimanche 27 septembre de 10h à 18h.

D’autres supports seront mis en place sur internet en parallèle du live. Nous aurons plus d’informations à vous donner bientôt.

Vous pouvez d’ors et déjà vous abonner à notre chaîne youtube pour ne rien rater les jours J.

https://www.youtube.com/channel/UCVmr7iVY6jfVV6yVvo4EkSQ

affiche_A4_2020_N1TRO

Annulation du festival (-_-)

jap1000x1000Bonjour à tous !

Suite aux événements que nous connaissons tous, nous espérions pouvoir maintenir cette édition qui marquait les 10 ans de la création du festival Japaniort.

Mais, si nous comprenons l’importance des gestes barrières et des mesures sanitaires, nous imaginons mal vous proposer un festival imposant le port du masque ou une distanciation sociale. Ce serait en contradiction avec l’esprit du festival basé sur la convivialité et le partage. D’autre part, le festival est porté par une association qui ne perçoit aucune subvention, et financé quasiment en totalité par les entrées vendues. Nous serions obligés de limiter le nombre de festivaliers chaque jour, de mettre en place une logistique coûteuse et cela mettrait en péril nos finances et l’avenir du festival.

Aussi, après une longue réflexion et de nombreuses discussions, l’équipe organisatrice a pris la décision d’annuler l’édition 2020 qui devait se dérouler les 26 et 27 septembre prochain. Nous préférons réserver nos efforts et nos finances pour l’année prochaine et fêter avec vous les 10 ans de la création du festival, avec certes un an de retard, mais dans des conditions sereines et propices à la convivialité et au partage, des valeurs que nous défendons depuis de nombreuses années. Et préserver ainsi sa pérennité.

MAIS, parce qu’attendre un an pour vous retrouver nous semble trop long et injuste, même si cette décision est la plus raisonnable, nous travaillons en ce moment même à tenter de vous proposer une version inédite, alternative et gratuite de Japaniort les 26 et/ou 27 septembre prochains. Alors ne soyez pas trop déçus et restez attentifs à notre site internet et notre page facebook, nous communiquerons dès que possible sur notre rendez-vous de septembre.

Japan Chronicles : Les enfants du temps

Cette semaine, c’est le film « Les Enfants du Temps » que je vais vous présenter. Dernier-né de Makoto Shinkai, il a connu un succès phénoménal au Japon, se classant parmi les longs-métrages d’animation les plus rentables au box-office.

Le film suit Hodaka, un lycéen qui a fugué de chez lui pour vivre à Tokyo, dans un univers où le Japon est plongé sous une pluie torrentielle permanente. Hodaka est accueilli chez un journaliste pour lequel il écrit des articles, notamment sur la légende des filles-soleil, que l’on dit capables de faire cesser la pluie. Il fait un jour la rencontre de Hina, une fille qui comme lui vit clandestinement, fuyant les services sociaux avec son petit frère. Très vite, Hodaka découvre le secret de cette fille mystérieuse : elle est une fille-soleil, une prêtresse du temps. Ils vont utiliser ce pouvoir pour gagner de l’argent, mais en ignorant que les prêtresses du temps sont inexorablement vouées à un destin tragique…

Le conte reprend le sujet du dérèglement climatique, à l’origine de pluies torrentielles au
Japon, là où l’Occident craint davantage le réchauffement global et la sécheresse. L’histoire est un peu longue à démarrer, on se demande quand nous pourrons entrer dans le vif du sujet et comprendre où le réalisateur veut en venir, mais Makoto Shinkai a réussi le pari d’alterner des temps forts et des moments de tendresse, nous apportant du romantisme et de l’espoir dans une atmosphère pesante, pas seulement sur le plan météorologique

L’histoire se déroulant à Tokyo, on reste sur un environnement très urbain, qui a malheureusement souffert d’un climat difficile semblant éternel. Cela peut paraître étouffant, mais fort heureusement, les quelques apparitions du soleil, et la découverte de lieux au caractère plus traditionnel, nous permettent de respirer. Graphiquement, rien à redire, les dessins sont juste magnifiques et participent grandement à la beauté du film !

« Les Enfants du Temps » m’a tout simplement permis de retrouver mon âme d’enfant, et
ses divers degrés de lecture le placent à la portée des petits comme des grands, alors n’hésitez pas à le regarder en famille !

Et vous, êtes-vous allés le voir ? Qu’en avez-vous pensé ? Quel sera votre prochain film ?
N’hésitez pas à répondre dans vos commentaires !

Gauwain

Les enfants du Temps

Crédits photos : affiche officielle du film

Japan Chronicles : Hokusaï

Hokusaï
ou Le représentant du Japonisme

 

Hokusaï est probablement l’artiste Japonais le plus connu au monde ! En effet, il a influencé des artistes dans le monde entier, de l’amateur à l’aguerri.

J’ai choisi de vous le présenter car il est iconique tellement il représente parfaitement l’histoire du Japon à un moment donné avec ses légendes et ses réalités.

Tokitaro Katsushika est né à Edo, soit l’ancienne ville de Tokyo, le 31 Octobre 1760. Il est adopté très jeune par son oncle fabricant de miroirs où il développe rapidement des compétences pour l’art, le dessin en particulier.

Vers ses 18 ans, il intègre l’atelier du maître Katsugawa Shunsho, très célèbre pour ses estampes Ukiyo-e. Ce terme signifiant « image du monde flottant » est un mouvement artistique japonais de l’époque Edo. Alors qu’une ère de paix perdure au Japon, un changement artistique voit le jour et le Ukiyo émerge. Les artistes ne sont plus uniquement aristocratiques mais peuvent aussi s’exprimer via des papiers moins coûteux. De plus, les thèmes abordés dans ces estampes sont totalement nouveaux : des jolies femmes, des courtisanes (Oiran), des scènes érotiques (Shunga), le théâtre Kabuki, les lutteurs sumo, des créatures fantastiques (Yokai), des scènes dans la nature, des scènes célèbres ou encore des calendriers (Surimono).

hokusai1

A noter que ce style alors peu apprécié au Japon explose en Occident. Il s’agit du Japonisme. En effet, alors qu’au pays du soleil levant ce mouvement apparaît comme vulgaire car il traite de sujets populaires et s’inscrit sur des supports peu coûteux, il est adoré en Europe à la fin du XIXe siècle. Précisément à la période où le Japon est forcé d’ouvrir ses frontières commerciales au reste du monde. Les Européens découvrent alors un univers quasiment inconnu pour eux.

Revenons à Hokusaï qui continue de progresser au moment où cet art est en plein essor au Japon. Il exerce auprès de son maître sur les thèmes du Ukiyo. Il débute notamment par des portraits de femmes dans des poses sensuelles. Son maître meurt, il enchaîne quelques écoles puis en 1798 il créée la sienne ; dans laquelle il y développe son style avec des œuvres moralisatrices. Aussi bien sur des scènes fantastiques que sur des moments de la vie quotidienne.

En 1812, il commence à voyager et parcourir le Japon. Pour renforcer la puissance de son message il compose des successions d’images qui racontent des histoires. Cette œuvre est appelée la Mangua. Il s’agit d’un recueil de 15 volumes d’estampes, sous le format d’un cahier, qu’on peut considérer étant le début du manga. La publication de cette série s’est étendue pendant 22 ans, jusqu’en 1834. On ressent la patte de l’auteur. Il est marginal par sa manière de détailler les visages, trouver les justes coups de crayons afin que l’on perçoive les expressions. Des fossettes et des rides pour exprimer de la tristesse, de la colère, de l’ennui ou de la joie.

C’est à cette époque qu’il utilise la première fois le pseudonyme Hokusaï qui signifie « étoile polaire ». Il en utilise d’autres tels que Sôri, Hokusaï-Sori, Taïto, Litsu, Tametshi, Manrodjin, Katsushikaouo… Il aime aussi s’appeler « Gakyôjin » (fou de dessin).

En 1831, à 71 ans Hokusaï est au sommet de son art et publie les 36 vues du Mont Fuji. On y découvre des scènes magnifiques qui mettent en valeur la beauté de l’Homme ne faisant qu’un avec la nature d’un Japon parfois hostile. Car malgré les tempêtes, les Tsunami, les tremblements de terre, le peuple Nippon résiste. Il peint des agriculteurs, des pêcheurs, des vagabonds et des habitants.

En fait, Hokusaï décrit un Japon sublimé par son patrimoine où l’Homme est au cœur de l’histoire. Au centre des 36 fresques, la fierté des Nippons, cette montagne que l’on distingue sur chaque estampes, pas toujours en premier plan…

La plus célèbre estampe est bien sûr le Grande Vague de Kanagawa.

hokusai 8

Il réussit à immortaliser un moment où la vague est gigantesque tandis que le Mont Fuji et des marins se plient à cette force de la nature, impuissants. Personnellement j’aime beaucoup cette idée que la nature et la vie soient toujours au centre de ses intentions. Il est mon « photographe » de cette époque.

A noter aussi que lors de ces travaux, Hokusaï utilise le bleu de prusse, une nouvelle couleur de synthèse à l’époque. On dit qu’il aurait inspiré Van Gogh et Gauguin. Son approche chromatique des scènes aurait conforté les deux impressionnistes dans sa juste utilisation.

Hokusaï voyage encore mais revient toujours vers Edo, il vit quelques années paisibles pendant lesquelles il s’efforce de réaliser un dessin par jour. Par ailleurs il se lance dans une autre série de Mont Fuji ainsi que des poèmes. Mais ses travaux n’aboutissent malheureusement pas, une partie de son atelier est dévasté par un incendie.

Gakyôjin meurt à 89 ans, en 1849 laissant derrière lui pas moins de 30 000 estampes. Il consacra toute sa vie à devenir un meilleur dessinateur. Il déclarait vouloir vivre jusqu’à 130 ans, l’âge de la perfection artistique selon lui.

De nombreux autres peintres ont bien existé à la même époque, mais Hokusaï était unique, de par sa folie du dessin et sa philosophie de vie, tel un Ronin à la recherche de l’estampe parfaite.

Hökkîn

hokusai-dessin

INFORMATION COVID-19

Comme vous le savez la crise sanitaire met à mal le monde de la culture et du divertissement depuis quelques semaines.

Nous avançons à l’aveugle avec l’évolution de l’épidémie ainsi qu’avec les directives gouvernementales qui en découlent mais nous avons pris la décision de continuer malgré tout l’organisation, nous restons optimiste sur le maintien du festival Japaniort les 26 et 27 Septembre prochains.

Cependant, nous resterons prudents sur nos annonces et avons encore beaucoup de choses à définir. Nous commencerons à vous annoncer les noms des invités et des exposants courant Juin.

S’il y a une aggravation de la crise, que des décisions de l’Etat ou que les risques sanitaires soient trop importants pour nous empêcher de vous accueillir fin septembre en toute sécurité pour chacun, vous serez les premiers informés.

En attendant, prenez soin de vous, respectez au mieux les mesures barrières et restez à l’écoute !

Japan Chronicles : Nujabes

Nujabes
« Rest in peace »

nujabes1« Pray for Nujabes », voici ce qu’on pouvait lire un peu partout dans les rues de Tokyo ce 26 Février dernier. A Shibuya par exemple, la musique de Jun Seba (anagramme de Nujabes) est jouée dans les rues et des hommages sont lisibles sur les écrans géants. Ce Dj décédé à seulement 36 ans dans un tragique accident de voiture à Tokyo, fait encore parler de lui. Et pour cause : son talent immense pour la musique et les mélodies.

Le début de sa renommée commence par son travail en 2004 sur la bande originale de Samourai Champloo. Deuxième anime de Shinichiro Watanabe (après Cowbow Bebop) dont la BO avait déjà connu beaucoup de succès.

Ici ce sont les titres Battlecry, Who’s Theme et Shiki No Uta qui ressortent. Avec ces morceaux, le public rencontre à la fois la sensibilité du compositeur et son goût pour les différents styles musicaux. Il est la colonne vertébrale de ce qu’on appelle l’abstract Hip Hop Japonais. Pour faire simple il s’agit de Pop, Trip Hop, Jazz sur un décor complètement Hip Hop. Un tempo lent véhiculant un message bien plus paisible que celui des rappeurs.

Lors de la sortie de l’anime, Nujabes a déjà une carrière bien établie. Il est auto-producteur, possède son propre label indé Hydeout Productions et a déjà sorti un album : Metaphorical Music en 2003.

Motivé par le succès que Samourai Champloo rencontre, il sort un album légendaire Modal Soul en 2005. Certainement le plus apprécié pour sa richesse musicale, ses featuring démentiels, cette diversité dans les morceaux, ses samples qui boostent d’obsolètes musiciens.

Avec le premier morceau Feather, on est directement plongé dans ce qu’il fait de mieux : le fameux abstractHH avec du rap porté par une délicieuse mélodie au piano.

Eclipse, Luv(sic) sont aussi des morceaux de ce style. On y retrouve le rappeur Japonais Shing02, coutumier du genre.

Seconde piste, un morceau samplé de 1972, chanté par Terry Callier. Ordinary Joe est juste incroyable Tellement l’original est différent. A l’origine c’est un bon morceau mais presque inachevé. On sent que le musicien a réussi à faire ressortir toute l’émotion de la voix du chanteur qu’on ne percevait pas . Écoutez par vous même :

Original :

Mixé :

Music is mine est à écouter si vous souhaitez vous réconcilier avec le Jazz.

nujabes4

Il offre aussi Modal soul, titre fort puisque au delà d’incarner l’album, il représente sa complicité avec Uyama Hiroto le talentueux arrangeur. C’est avec lui qu’il créé les morceaux les plus célestes.

Vous l’aurez compris, c’est un album référence pour sa carrière puisqu’il sera le dernier de son vivant.

L’ultime galette sera posthume, Spiritual State en 2011. Par ailleurs, un autre ouvrage qu’il avait entrepris fut terminé sans lui, avec comme partenaire Shing02. Une série de six EP composant un seul et même album Luv(Sic) mit une dizaine d’années pour voir entièrement le jour. Il fallait finaliser certains morceaux et travailler sur d’autres mélodies trouvées sur le téléphone de Seba.

J’ai choisi de vous présenter Nujabes car sa mort, il y a 10 ans, fut un choc pour moi. Il suffit d’imaginer ce qu’aurait pu être sa carrière, les morceaux qu’il aurait réussi à arranger, les mélodies qu’il aurait trouvé et les anime qu’il aurait boosté.

Il a une approche de la musique qui relève d’un peintre qui compose des tableaux. On rêve, on voyage… L’écoute idéale pour étudier, lire, dessiner, bricoler, chiller !

Je vous souhaite une bonne écoute 😉

Hökkîn

nujabes5
Dessin : Hökkîn

Nouveau RDV : Japan chronicles

new-badge-3-48

Bonjour à toutes et à tous,

D’ici quelques jours vous aurez le plaisir de lire une nouvelle rubrique sur notre site internet : Japan chronicles.

Chaque mois une à deux chroniques vous seront proposées sur notre site internet afin de vous divertir, de vous faire découvrir ou redécouvrir, des œuvres et artistes d’influence nippone. De la musique à la littérature, en passant par le cinéma, la bande dessinée, la peinture, la photographie, la cuisine, le jeux vidéo, etc. De nombreux sujets pourront être abordés au gré des envies et des affinités des membres de l’équipe et notamment de Hökkîn qui sera le principal rédacteur de ces articles.

Nous n’avons pas la prétention d’avoir un avis toujours objectif puisqu’il est animé par l’amour de la culture Japonaise. Mais nous espérons que cette nouvelle rubrique vous plaira, qu’elle suscitera de nombreux échanges entre nous et peut-être vous donnera envie de découvrir de nouveaux horizons !

Hökkîn me dit dans l’oreillette qu’il postera un dessin, en complément de l’article, s’inspirant du thème abordé. N’hésitez pas à partager les vôtres sur le site !

A très vite pour une nouvelle chronique et surtout prenez soin de vous ! ^_^

Japaniort et le covid 19

Cher tous ! Nous vivons des temps difficiles. Et notre équipe n’y coupe pas.

Pour le moment les dates du festival sont maintenues au 26 et 27 septembre. Nous attendons tous avec impatience de nous revoir, mais pas au détriment de notre santé à tous. Nous attendons, bien sur, de savoir comment va se passer la suite et nous ne manquerons pas de vous tenir informés si nous avons de nouvelles directives.

Vous savez que les membres de l’équipe d’organisation du festival sont tous bénévoles et certains de nos membres sont des professionnels de santé. Ils sont donc en première ligne dans nos hôpitaux. Il est donc possible que nous fonctionnions au ralenti dans les prochains jours et semaines.

Leur message est clair : soyez forts, RESTEZ CHEZ VOUS !

C’est important, pour votre santé et celle de vos proches ! Pour que nous puissions tous nous retrouver en septembre au festival. Courage à tous et restez positifs !

Respectez les consignes d’hygiène et de confinement du gouvernement, que vous pouvez retrouver ici : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus

L’affiche 2020 est dévoilée

Hello à tous ! C’est avec une grande joie que nous vous dévoilons l’affiche du prochain festival Japaniort. Réalisée par Degoud et MEUF nos deux artistes.

Nous espérons qu’elle vous plaira et que vous nous aiderez à la partager sur vos réseaux ^_^

Merci à tous !

affiche2020_web